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Place, à l'hôpital, des intervenants et professionnels non-soignants.

Des acteurs non soignants, professionnels ou bénévoles, interviennent à l'hôpital et occupent une place dans cet univers des soins, une place autour des patients et des soignants : Quelle place leur est donnée en théorie et quelle place leur est laissée dans la pratique ? Quelle place attendent-ils et quelle place prennent-ils ? Cette place est-elle légitime ? Participent-ils à une forme du soin ? Peut-on être acteur à l'hôpital sans soigner ?

A partir de leurs expériences de terrain, plusieurs professionnels et bénévoles ont proposé de dégager les dimensions et enjeux éthiques soulevés par leur présence à l'hôpital lors de la demi-journée de printemps de l'EEHU de Lille, le 19 juin 2012. L'après-midi s'est articulée autour des associations, de la culture avec les prescriptions musicales, et de l'aumônerie.

Depuis le dernier trimestre 2012, un groupe thématique s'est constitué pour s'inscrire dans la continuité de cette demi-journée. Dans quelle éthique s'inscrivent les actions non-soignantes à l'hôpital ? S'apparentent-elles à une forme de soins et cela représente-t-il une condition nécessaire ? Plusieurs réunions ont permis la rédaction d'un texte mettant en exergue :

- une éthique du savoir-être (il s'agit d'être dans une attention, d'être-avec et d'être-pour) ;

- une éthique de l'action (il s'agit de faire et de se refaire une place, de faire-avec et de faire-pour) ;

- une éthique de la relation rendue possible par le savoir-être et l'action (être et de faire dans l'intersubjectivité, de partager et de reconnaître) ;

- une éthique du prendre-soin, de la fragilité (un prendre-soin fondé sur l'intersubjectivité, dirigé vers les autres, revenant vers soi);

- une éthique de l'engagement et de la responsabilité (prendre place et participer, intervenir plutôt que laisser faire).

Puisque que, dans la relation soignant-soigné, le soignant reste dans son rôle " soignant " pour le soigné et le soigné reste dans son état " à soigner " pour le soignant, il y a une place pour ce qui déborde de ce contexte de relation. La nécessité relationnelle dépasse la relation de soin, si essentielle reste cette dernière. La place confiée et prise par les non-soignants ne confisque en rien la part relationnelle indispensable au soin, part que seul le soignant peut et doit assumer. Si le prendre-soin non-soignant se veut bénéfique et s'il peut faciliter la prise en charge thérapeutique, s'il est complémentaire, il se situe toujours hors du champ médical et soignant. Il serait injuste et risqué de prétendre le contraire. Cette réflexion nous permet de souligner un écueil menaçant qui concerne le sens même du soin, en ce que le soin répond à une attente, un appel, un besoin de secours : déléguer le prendre-soin soignant à d'autres amputerait le soin d'une part qui lui est inhérente et réduirait le soignant à un exécutant technique désubjectivé - un automate en quelque sorte. Pour autant, même dans ce cas de figure (un prendre-soin délégué), la blessure morale générée par un manque de prendre-soin soignant demeurerait pour le patient (même si celui -ci était entouré de non-soignants). Le patient peut bénéficier des meilleurs soins techniques, il ne se sentira toutefois jamais bien soigné si le soignant ne lui donne pas autre chose - ce que l'on donne et reçoit de sujet à sujet.


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Page mise à jour le : 19/10/2016 (10h39)

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