Consentement « libre et éclairé ».
Consentir à quoi, pourquoi et comment ?
En imposant l'obtention d'un consentement explicite de la part du patient avant tout acte de soin, la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé [1] (dite loi Kouchner) a profondément modifié la forme de la relation soignant-soigné et lui a donné une dimension plus contractuelle. Vingt ans après sa promulgation, ses modalités d'application ont été déclinées par les conseils de l'ordre des professionnels de santé, par les sociétés savantes soignantes et ont été intégrées aux pratiques professionnelles sans grandes difficultés, dès lors qu'il n'y a aucun doute sur la volonté du patient et sur sa capacité à faire ses choix.
Pour autant, certains points de cette loi sont encore un sujet de questionnement pour les professionnels de santé, les étudiants en soin et les usagers eux-mêmes. La relation soignant-soigné conserve encore ses mystères et ses particularités. A l'occasion de cet anniversaire, la journée thématique 2022 de l’EEHU sera consacrée à la notion de consentement aux soins, le 22 novembre 2022.
L’évolution du paradigme de la relation soignant-soigné vers plus d’autonomie du patient acte-t-elle complètement la fin du modèle médical humaniste au profit d’un modèle totalement libéral, lequel serait vu comme une proposition universelle de soins à laquelle chaque individu serait libre de recourir ou non en vertu de ses préférences personnelles ? L’exigence d’un consentement explicite a-t-elle transformé la relation soignant soigné en relation strictement contractuelle ?
Qu’en est-il de l’information des patients sans laquelle il ne peut y avoir de consentement libre et éclairé ? Que signifient ces deux adjectifs ? Doit-on les regarder comme deux conditions indépendantes l’une de l’autre, deux conditions opposées ou additionnées ? Combien de temps un consentement est-il valable ? Comment s’assurer qu’il l’est encore ?
Le consentement donné à un professionnel donné s’étend-il aux autres professionnels d’une même équipe, d’une même filière de soins, voire à tous les intervenants d’un parcours de soin ? Existe-il un consentement partagé comme il existe un secret professionnel partagé ? A la fin, qui est responsable des décisions prises et de leurs effets ?
[1] Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé.
Programme
9h Ouverture.
9h30 Introduction.
LIMITES THEORIQUES DU CONSENTEMENT
Modérateurs : Catherine THOMAS, Directrice des Affaires juridiques au CHU de Lille. Nicolas PHILIPPOT, Patient Partenaire du CHU de Lille.
TABLE RONDE
Déjeuner libre.
LIMITES PRATIQUES DU CONSENTEMENT
Modérateurs : Véronique BRUNAUD-DANEL, Médecin en neurologie. Stéphane ZYGART, Docteur en philosophie, enseignant en philosophie, psychologie
REFUS ET OPPOSITION AUX SOINS
Modérateurs : Pierre VALETTE, Médecin urgentiste au SAMU du Pas-de-Calais Sylvie JOCLAS Cadre de santé au CHU de Lille.
Conclusion.
Page mise à jour le : 29/02/2024 (14h15)
Espace éthique hospitalier et universitaire de Lille -
Pavillon Paul Laguesse - 2 rue du Professeur Laguesse, 59037 Lille cedex