Des cadres et cadres supérieurs de santé d’un même pôle ont souhaité se retrouver pour partager des préoccupations et questionnements éthiques relatifs à leurs vécus et pratiques professionnelles.

Un groupe thématique s’est ainsi constitué au sein de l’espace éthique hospitalier et universitaire de Lille en 2014. Sa composition a été volontairement restreinte dans un premier temps afin de faciliter l’expression de chaque membre dans un climat de confiance. Le groupe s’est fixé l’objectif de structurer sa réflexion pour la partager au sein de la communauté managériale hospitalière et d’élargir ensuite sa composition à d’autres participants d’autres secteurs hospitaliers.

Au cours des premiers échanges, plusieurs thématiques ont émergé : les valeurs, le sens du travail (individuel et collectif), la responsabilité, la confiance, la reconnaissance, l’engagement, l’injustice, la souffrance, la solitude, le travail invisible, etc. Il a semblé naturellement important de parler de l’humain comme un horizon à ne pas perdre de vue. Reconnaître l’humain : un défi managérial ?

Se sentant parfois discrédités parce que l’on doutait d’eux ou parce que le doute qu’ils proposaient ne semblait pas acceptable et compatible avec les exigences d’expertise et de maîtrise, le groupe s’est intéressé à la question de la place du doute et de l’incertitude dans les pratiques managériales. La réflexion du groupe a permis la publication de l’article Place du doute et de l’incertitude dans les pratiques managériales hospitalières, dans Techniques Hospitalières (numéro 758 – juillet-août 2016).

Lien vers la revue

(http://www.techniques-hospitalieres.fr/article/1118-place-du-doute-et-de-lincertitude-dans-les-pratiques-manageriales-hospitalieres.html)   

Un cadre qui émet des doutes devient un sujet « douteux ». Cela peut amener la hiérarchie, les équipes et même le cadre à douter de lui-même. Pourtant, doute et incertitude sont bénéfiques dans le management des équipes et des projets, s’ils sont pratiqués dans une certaine mesure et dans une visée constructive. Conditions nécessaires à l’apprentissage et à la construction d’une identité professionnelle, ils participent à une éthique de service. Une éthique de l’engagement et de la responsabilité, qui replace l’humain au cœur du management et du soin.  

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