La prison, lieu de soin? par Anne Lécu

18-oct.-2016 au 18-oct.-2016

Anne Lécu est l'invitée du midi culturel éthique du CHRU de Lille le 18 octobre 2016 à 12h30

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Éditions Les belles lettres, 2013

« On va les soigner en prison ! ». Qui n’a entendu cette phrase à l’occasion d’un faitdivers tragique ? Comme si la mission de la prison (punir et réinsérer) intégrait désormais un nouvel objectif : soigner. Or, la prison, à la différence de l'hôpital, n’est pas un lieu de soin même si c’est un lieu où l’on soigne.

Cette réflexion sur la médecine carcérale défend l’idée que le médecin exerçant en prison est en danger quand, comme ses prédécesseurs du XIXe siècle, il se satisfait d’une approche scientiste, technique, cesse de s’occuper de son patient singulier, s’associe à l’institution pénitentiaire afin d’établir le « profil » des personnes captives, décider de leur vulnérabilité, ou de leur dangerosité, et enferme les personnes dans leur conduite nommée comportement, au lieu de les aider à retrouver du jeu, de la liberté, de la vie.

Dans son exercice en milieu pénitentiaire, le médecin peut résister, en faisant ce qu’il sait faire, de la médecine, en luttant contre les dispositifs illusoires qui visent à la transparence, à l’évaluation et à la prévision, et en gardant l’exigence éthique au centre de son métier.

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Intervenante : Anne Lécu est médecin généraliste à la prison des femmes de Fleury-Mérogis. Elle exerce la médecine en prison depuis 20 ans. Elle est docteur en philosophie et a publié sa thèse en 2013 sous le titre La prison, un lieu de soin ? Elle poursuit actuellement une recherche autour du secret professionnel des médecins, et participe au groupe de recherche en éthique biomédicale du Collège des Bernardins à Paris.

Modération : Emmanuel Luneau est praticien hospitalier au Pôle Psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire du CHRU de Lille.

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